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Channel Islands NP California – Part 1

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This is my translation into French of the Channel Islands National Park brochure (side 1), published by the National Park Service – See the text in English

PDF version – Un lieu unique sur terre – CHIS Side 1 French

Pictures – Sylvie Jeandet (SJ Scribe)

 

Un lieu unique sur Terre

Quelque chose nous attire indubitablement vers la mer et ses îles. Peut-être est-ce le frisson d’un voyage sur les eaux, à destination d’une terre inconnue. Ou peut-être est-ce simplement l’appel de la tranquillité : faire de longues balades sur une plage déserte, avec pour seule compagnie les oiseaux, la brise marine salée et le rythme des vagues. Nul besoin de partir loin pour trouver un tel endroit. Au large des côtes de Californie du sud, les Channel Islands semblent flotter sur l’horizon comme des rubans de roches noires. Tirant leur nom du profond détroit qui les séparent du continent, les huit îles et les eaux alentour arbitrent plus que 2 000 espèces animales et végétales, dont 145 ne se trouvent nulle part ailleurs sur Terre. Les Channel Islands, restées isolées pendant des millions d’années et situées au confluent de courants océaniques chauds et froids, ont vu se développer une biodiversité très riche. À l’heure actuelle, un parc national, le « Channel Islands National Park », protège cinq de ces îles, ainsi que les terres submergées et les eaux côtières jusqu’à 1 mile nautique.

Un refuge pour les pélicans bruns

Des centaines de variétés de plantes, de poissons, d’invertébrés et d’oiseaux marins, tels que les pélicans bruns, dépendent de l’écosystème des Channel Islands, composé de laminaires géantes. Dans ces eaux riches en nutriments, les laminaires géantes se développent rapidement pour devenir grandes et fournies. Aujourd’hui, des milliers de pélicans bruns survolent les eaux à la recherche de nourriture, alors qu’il y a encore peu, l’espèce avait presque disparue.

En 1970, un seul poussin survivait encore sur l’île de West Anacapa. Les scientifiques ne tardèrent pas à identifier la cause de cette hécatombe : le DDT qui se déversait dans la mer depuis les égouts du continent. Le DDT, ingéré par les pélicans mangeant des poissons contaminés, affecta le système reproducteur des oiseaux : les coquilles d’œufs devinrent si fines qu’elles se brisaient sous le poids des parents. En 1970, le gouvernement fédéral ajouta le pélican brun à la liste des espèces en voie de disparition. Il interdit le DDT en 1972. Le combat mené pour protéger ces oiseaux permit à l’espèce de se rétablir de manière spectaculaire. De nos jours, on peut compter jusqu’à 6 000 couples nicheurs élevant leurs poussins sur l’île de West Anacapa.

Histoire des Channel Islands depuis la période glaciaire

Une vie solitaire

Durant la période glaciaire, le niveau des océans baissa, rétrécissant ainsi la largeur du détroit de Santa Barbara et découvrant certaines parties du sol océanique. Certaines espèces s’aventurèrent alors sur ces nouveaux territoires du large devenus accessibles. Les mammouths traversèrent le détroit à la nage. Les souris et les renards dérivèrent sur des radeaux végétaux. Les plantes et les graines flottèrent. Les oiseaux volèrent. Plus tard, la fonte des glaces éleva le niveau de la mer : le détroit s’élargit à nouveau et emprisonna la faune et la flore sur les îles.

À travers les âges, de nombreuses espèces évoluèrent pour s’adapter à leur environnement isolé. Les mammouths se transformèrent peu à peu en une nouvelle espèce de mammouths nains et la taille des renards diminua pour atteindre celle d’un chat domestique : ce sont les renards gris insulaires que l’on trouve actuellement sur les îles. Quelques espèces de souris, de geais buissonniers et de plantes devinrent plus grosses. Les espèces devinrent également plus vulnérables aux forces extérieures.

Terre et mer : un lien puissant

Sur les îles, le lien puissant qui unit la terre et la mer contrôle tout, depuis les lieux où poussent les plantes jusqu’au moment où les phoques mettent bas. Ensemble, les courants, les vents et les conditions météorologiques créent un écosystème qui favorise une biodiversité riche. Parmi les 2 000 espèces présentes sur les îles, on trouve des otaries à fourrure du Nord, des garibaldis orange vif (poissons marins de Californie), environ 28 espèces de baleines et de dauphins, ainsi que les habitants des zones intertidales tels qu’étoiles de mer, zostère marine et calamars, qui jouent un rôle essentiel dans la chaîne alimentaire en tant que prédateurs et proies.

Les îles et leurs habitants

Jadis, les îles attiraient de nombreux marins. Sur Santa Rosa, on a retrouvé des fragments d’os appartenant à une femme et datés d’environ 13 000 ans ; ce sont les plus anciens témoins de la présence humaine sur les îles.  Au fil du temps, les indiens Chumash s’installèrent sur les îles septentrionales et les tribus Gabrieliño / Tongva s’installèrent sur les îles méridionales. Les tribus, prospères et travailleuses, s’associèrent pour créer un réseau commercial qui se développa tout le long de la côte et à l’intérieur des terres. Les Chumash fabriquèrent une monnaie d’échange à partir des coquillages violets d’olividae. Plus tard, le climat tempéré de la région ainsi que l’abondance des ressources naturelles attirèrent explorateurs, missionnaires et éleveurs espagnols. En octobre 1542, Juan Rodríguez Cabrillo s’engagea dans le détroit de Santa Barbara. Son expédition s’arrêta pour l’hiver sur une île qu’il nomma « Île de la possession ». Le 3 janvier 1543, Cabrillo mourût à cause de blessures : bien que sa tombe n’ait jamais été retrouvée, il est possible qu’il ait été enterré sur une des îles. En 1793, le Capitaine George Vancouver donna aux îles de leur nom actuel. Au début des années 1800, les trappeurs explorèrent les criques à la recherche d’otaries, de phoques et de lions de mer et les chassèrent jusqu’à presque complète extinction. En 1822, la plupart des Chumash avaient été déportés vers les missions du continent. À la fin des années 1800, l’élevage était devenu la principale ressource économique de la région, complété par la pêche. Au XXème siècle, l’armée érigea des bases d’observation sur Anacapa et Santa Barbara et effectua des bombardements sur San Miguel. Aujourd’hui, toutes ces activités ont pris fin et les îles retrouvent peu à peu leur diversité naturelle.

Invasions d’espèces étrangères

Avec l’élevage et le développement de la fin des années 1800, des espèces animales et végétales furent introduites sur les îles. Cela eut un impact dévastateur sur l’écologie. Surpâturé, le sol des collines fut mis à nu par le bétail. Les porcs sauvages déracinèrent les plantes. Les lapins, qu’on avait apporté sur les îles pour leur viande, s’échappèrent et dévorèrent les plantes natives. Les plantes grasses, les chardons et les herbes de pâturage étouffèrent la végétation aborigène. Les espèces étrangères menacèrent de détruire les dynamiques écologiques des îles.

Protection et restauration

C’est en 1938 que débuta le programme de protection, lorsque les îles Anacapa et Santa Barbara furent classées comme monuments nationaux (Channel Islands National Monument). Grâce à des accords de coopération entre le service des parcs nationaux, les propriétaires terrestres, l’ONG « The Nature Conservancy », la marine et d’autres agences étatiques et fédérales, la préservation fut accrue. En 1980, le Congrès créa le Parc national des Channel Islands (Channel Islands National Park), comprenant les îles San Miguel, Santa Rosa, Santa Cruz, Anacapa, Santa Barbara, les terres submergées et leurs eaux côtières dans un rayon d’un mile nautique. Au-delà, dans un rayon de presque dix kilomètres, s’étend un sanctuaire marin national. Le parc national des Channel Islands surveille et protège les espèces menacées et en voie de disparition, restaure l’écosystème et préserve les ressources naturelles et culturelles, pour vous et les générations futures.

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